Mady Soumaré, la frenchy du soccer
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Dernière mise à jour : 29 février 2024
Continuer la boxe ou se consacrer au football ? C’est le choix cornélien auquel a dû faire face Mayssane Hamadene. Et finalement, ce sera le ballon rond pour cette passionnée de sport qui évolue désormais en tant que milieu défensif à l’ES Seizième à Paris. La jeune Nanterrienne, qui a grandi au sein de la Cité Zilina, découvre le football en CM1 et attrape tout de suite le virus. « C’est un sport basé sur le collectif. Il y a des « duels » physiques à mener. Tu dois te surpasser et quand tu réussis, c’est très gratifiant. » Un animateur conseille à la mère de Mayssane de l’inscrire en club. « Ma mère déteste le football et ne voulait pas que je joue avec des garçons car elle pensait qu’on me laisserait sur le banc ». Elle passe quatre ans dans une équipe composée de jeunes filles à Rueil-Malmaison, avant qu’une rupture des ligaments croisés vienne tout remettre en question. La rééducation est difficile mais elle ne baisse pas les bras.
Elle découvre la fonction d’entraîneur à l’ASCO de la Garenne-Colombes et est attaquante au Red Star FC pendant un an. Là encore il faut faire un choix : ce sera celui des études en Staps option Entraînement Sportif à l’Université Paris Nanterre. Actuellement en 3e année, elle vise un master en deux ans pour devenir entraîneur spécialisé dans la préparation mentale et la réathlétisation (un joueur qui revient au sport après une blessure). « Avec les joueurs, je suis beaucoup dans l’écoute. Le mental, c’est très important car s’ils ne sont pas bien dans leur tête, les pieds ne suivent pas ». Entrainera-t-elle un jour des garçons ? « Qui sait ? De plus en plus de filles deviennent entraîneuses mais dans les clubs de filles. Comme pour les arbitres femmes, j’espère que ça évoluera ».
Face à la méfiance masculine, « les femmes doivent travailler deux fois plus pour qu’on reconnaisse leur talent ». Et ça commence dès l’adolescence. « J’avais quinze ans et j’étais en vacances avec ma mère et ma sœur. Je devais faire partie d’une équipe de football de grands, mais celui qui choisissait à préférer prendre un garçon plus jeune. L’un d’entre eux m’a choisie à contrecœur. Quand ils ont vu que je jouais bien, ils m’ont gardée toute la semaine ! » Les années ont passé et selon elle, les mentalités évoluent positivement autour du football féminin. « J’ai eu la chance de croiser des joueurs ou des entraîneurs, qui, dans leurs paroles et dans leurs actes, m’ont portée vers le haut. » Et puis, les exploits des Bleues dopent les inscriptions de petites filles alors que les clubs féminins, plus nombreux, accueillaient davantage de seniors de plus de 18 ans. Message aux parents : « Si votre fille a la passion du football, il faut la laisser faire pour ne pas la frustrer. C’est très important d’aller au bout de ses rêves ! »
Par Magali Hamard
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