Le 27 mars 2002

Le samedi 26 mars, à 20h30 précises, à toutes les fenêtres, à tous les balcons, dans tous les jardins, les rues, les commerces, la lumière des bougies, veilleuses, torches, ou lampes de téléphone a marqué la nuit en souvenir du drame survenu en 2002. Ce geste symbolique a rendu hommage aux huit victimes. A ces lueurs se sont joint huit faisceaux lumineux qui ont jailli de l’hôtel de ville alors que les rues étaient plongées dans le noir huit minutes durant.

Des milliers de bougies seront adressées par courrier à tous les foyers nanterriens dans le courant du mois de mars*. La ville compte sur chacun pour faire naître cet élan collectif, pour que brille la lumière du souvenir, pour montrer l’attachement de tous à la démocratie. Pour se rassembler autour des témoins et des familles des victimes.

Ceux qui le souhaitent pourront partager leurs photos sur les réseaux sociaux avec la mention #27mars2002

* Des bougies et des invitations seront disponibles à partir du 22 mars dans les centres sociaux et les mairies de quartier pour les personnes qui ne les auraient pas reçues dans leur boîte aux lettres.

La cérémonie officielle au cours de laquelle prendront la parole le maire, Patrick Jarry, et Jacqueline Fraysse, qui occupait la fonction en 2002, a eu lieu le dimanche 27 mars à partir de 16h sur le parvis de l’hôtel de ville. Des interventions artistiques du théâtre Nanterre-Amandiers, de la Maison de la musique, et du choeur d’enfants de l’école Balzac et du conservatoire à rayonnement départemental de Nanterre ont ponctué les prises de parole. Un dispositif d’ampleur a permis à toutes les Nanterriennes et à tous les Nanterriens qui le souhaitent de se joindre à cette commémoration des 20 ans de la tragédie. La construction de la mémoire collective, nécessaire pour faire face à l’horreur, passe aussi par des actes forts. Désormais dénommé place du 27 Mars 2002, le parvis verra également dévoiler une stèle d’hommage aux victimes.

Les prises de paroles sont traduites en Langue des Signes Française (LSF).

Dans la nuit du 26 au 27 mars, dans la salle du conseil municipal, alors que la séance prend fin peu après 1h du matin, un homme ouvre le feu sur les élus. Huit d’entre eux, quatre femmes et quatre hommes, sont tués : Louiza Benakli, Christian Bouthier, Jacotte Duplenne, Monique Leroy-Sauter, Olivier Mazzotti, Valérie Méot, Michel Raoult et Pascal Sternberg. Dix-huit autres élus et un agent communal sont blessés.

Le meurtrier, Richard Durn, est finalement maîtrisé par plusieurs personnes présentes, mais il se défenestrera le lendemain pendant sa garde à vue à la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, privant les familles et les proches d’un procès. Cette violence meurtrière contre des élus au service de la République et de la démocratie a créé une profonde onde de choc dans toute la France et au-delà.

Dix ans après ce drame, en 2012, les noms des huit élus assassinés ont été donnés à huit nouvelles allées des Terrasses de l’Arche lors d’une cérémonie qui avait réuni plus de 1 500 personnes. Un choix motivé par le souhait que ces huit noms restent ensemble dans le même espace, comme ils l’étaient dans la nuit du 26 au 27 mars 2002.

A l’occasion du 20^e anniversaire de ce drame, lors de sa séance du 14 février 2022, le conseil municipal a décidé que le parvis de l’hôtel de ville serait désormais dénommé : place du 27 mars 2002.